Alors que la 5G ne délivre pas encore son plein potentiel sur l’ensemble du territoire hexagonale, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, ont annoncé au cours de l’été, le lancement d’un programme de recherche appelé « Réseaux du futur » et son corollaire immédiat, une plateforme baptisée « France 6G ». L’enjeu ? Inscrire la France dans une nouvelle ère technologique et poser les jalons de la prochaine génération de réseaux mobiles.
Pour ce faire, trois domaines de recherche prioritaires ont été identifiés, au premier rang desquels les communications non-terrestres. La 6G devra être capable de fournir une connectivité dans les airs, sur terre, en mer et équiper les satellites en orbite terrestre basse. Le deuxième champ d’investigation prioritaire consistera à concevoir une réponse à l’expansion des objets connectés, qui nécessite une capacité à connecter un grand nombre d’appareils simultanément. Enfin, la 6G devra permettre des vitesses de transmission des données à des niveaux record, ouvrant la voie à de nouvelles applications et à des avancées dans des domaines tels que la réalité augmentée, la télémédecine et l’automatisation industrielle.
Jouer les premiers rôles dans la connectivité de demain
Au cœur de cette initiative, on trouve trois fers de lance de l’innovation française : le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) d’abord, l’Institut Mines Télécom (IMT), connu comme un pôle d’excellence, et le CNRS enfin. La mission de ces trois organisations ? Concevoir la plateforme France 6G qui a vocation à concentrer tout l’écosystème de l’innovation propre à accélérer le développement de la 6G et de ses usages.
Un débit théorique jusqu’à 100 fois supérieur à celui de la 5G.
Et la promesse est colossale car, avec un débit théorique jusqu’à 100 fois supérieur à celui de la 5G, la 6G devrait permettre d’atteindre jusqu’à 1Gbits/s en situation de mobilité. De quoi ouvrir la voie à de nombreux usages qui restent, à ce jour, encore à inventer, dans des domaines variés !
Ainsi, la multiplication des objets connecté, rendue possible par la 6G, permettrait par exemple de faire émerger des réseaux électriques intelligents qui ajustent automatiquement la production et la distribution d’énergie en fonction de la demande ! Une perspective aussi d’améliorer la communication entre les satellites et la Terre en transmettant des données à des vitesses plus élevées et avec une latence plus faible, augurant ainsi d’une révolution pour les applications de navigation, de surveillance et de télédétection. Autant de champs exploratoires sur lesquels la France entend bien se positionner !
Fédérer l’écosystème industriel, académique et institutionnel
Pour y parvenir « Réseaux du Futur » pourra s’adosser sur la plateforme « France 6G » qui agira comme un catalyseur en fédérant l’écosystème industriel, académique et institutionnel français, autour d’une même ambition de contribuer activement à faire émerger un standard technologique reconnu et respectueux de valeurs environnementales fortes.
Mais avec cette plateforme, le gouvernement voit plus loin. Il s’agit en effet, au-delà de centraliser les forces d’innovation tricolores, de renforcer la coopération européenne et internationale en vue de faire émerger rapidement un standard incontestable.
3 milliards d’€ par an pour bâtir l’avenir numérique de la France.
La France se donne les moyens de réussir
Avec un budget substantiel de 65 millions d’euros provenant du fonds France 2030, le programme « Réseaux du Futur » vise un objectif d’excellence scientifique et trace un chemin ambitieux vers l’avenir des technologies réseaux mobiles. Mobilisant les acteurs de la recherche publique autour de 10 grands projets ciblés, le programme apportera également un soutien au volet français de la plateforme européenne dédiée aux sciences du numérique, SLICES. Le programme s’inscrit pleinement dans la Stratégie d’accélération « 5G et Réseaux du Futur » de France 2030. L’État consacrera 3 milliards d’euros issus de France 2030, pour soutenir la recherche.
Répondre à un enjeu de souveraineté
Si la France se dote de tels moyens, c’est avant tout parce que dans une société massivement digitalisée, la capacité à assumer un leadership fort en matière d’innovation, constitue un levier de souveraineté incontournable qui renforce la position de la France sur un échiquier technologique sur lequel les places sont comptées !