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DSI d’universités : comment justifier vos futurs investissements

DSI d’universités : comment justifier vos futurs investissements

Hausse des effectifs, accueil d’étudiants de niveaux hétérogènes, concurrence internationale, course à l’innovation… Le numérique peut répondre aux nombreux défis auxquels les établissements d’enseignement supérieur font face.

Le numérique est souvent perçu (et souvent à tort) comme un centre de coûts. Les responsables informatiques peuvent donc rencontrer des difficultés à obtenir les budgets nécessaires au déploiement de nouvelles technologies et à la mise en place de nouvelles pratiques.

Mais plus qu’une fin en soi, le numérique est avant tout un moyen de trouver des solutions aux problématiques d’une organisation. Et dans les universités, le digital est en levier indispensable pour relever une multitude de défis !

Voici quelques enjeux susceptibles de libérer des investissements technologiques.

Une solution face à la tension budgétaire ?

Pour commencer, dans un contexte budgétaire contraint, le déploiement de solutions numériques représente un investissement qui doit être réfléchi sur le long terme

Tout d’abord parce que peuvent progressivement se mettre en place des mutualisations et des coopérations entre établissements permettant d’en réduire les coûts. Ensuite parce que la digitalisation des formations peut être source de profits. Elle constitue en effet un levier de développement important pour la formation continue des établissements.

La digitalisation des formations peut être source de profits.

 

Son augmentation « est susceptible de générer des revenus supplémentaires qui pourraient être utilisés pour créer des ressources numériques de qualité, éventuellement réutilisables par la formation initiale », explique par ailleurs le rapport de l’IGESR. Enfin, le déploiement d’outils numériques pourrait limiter les besoins en foncier des établissements et être ainsi, à terme, une source d’économie.

Faire face à la hausse des effectifs

Selon la sous-direction des Systèmes d’information et des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les effectifs de l’enseignement supérieur français devraient augmenter d’ici 2030 et dépasser la barre des 3 millions d’étudiants. Rien que dans les IUT, le nombre d’étudiants pourrait connaître une hausse de près de 40 % entre 2020 et 2030.

D’ici 2030, l’enseignement supérieur pourrait compter plus de 3 millions d’étudiants.

 

Comment accueillir davantage d’étudiants dans un contexte budgétaire contraint ? La numérisation des formations représente, en la matière, une solution porteuse, l’enseignement à distance permettant d’alléger les effectifs en présentiel.

Certains établissements ont d’ailleurs fait le choix d’expérimenter une hybridation de leurs parcours de formation dès les années 2010, face à une capacité d’accueil insuffisante. Cela a par exemple été le cas de  . Le taux d’occupation des salles étant supérieur à 95 %, la formation en première année de licence a été remodelée en diminuant de façon très importante les cours magistraux et les TP pour les remplacer par des cours en ligne.

Se positionner face à la concurrence nationale et internationale

Parmi les objectifs des établissements d’enseignement supérieur figure le fait de « se différencier et accroître sa visibilité dans un monde universitaire concurrent à l’échelle nationale et internationale », explique un rapport sur le modèle économique de la transformation numérique des formations dans les établissements d’enseignement supérieur, réalisé en 2019 par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche.

Le déploiement d’outils numériques et l’innovation pédagogique qu’il accompagne font partie des critères de choix des étudiants. C’est donc un levier important pour attirer notamment les meilleurs d’entre eux. L’enseignement à distance permet par ailleurs de s’affranchir des contraintes géographiques et d’élargir son périmètre de recrutement.

Favoriser l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur

Le numérique doit également permettre de « déployer l’accès à l’enseignement supérieur en dehors des grandes métropoles universitaires », note le rapport de l’IGESR. Cela grâce au développement de la formation à distance. Une orientation qui a d’ailleurs été encouragée par la puissance publique : le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a lancé depuis 2020 les campus connectés.

87 campus connectés accueillent plus de 1 000 étudiants chaque année.

 

Grâce aux dispositifs numériques, les étudiants y trouvent des espaces de travail et de convivialité où ils peuvent suivre une formation du supérieur à distance. Aurillac (Cantal), Nevers (Nièvre) ou encore Redon (Ille-et-Vilaine)… Au total, 87 structures de ce type sont déployées sur le territoire français et accueillent plus de 1 000 étudiants chaque année.

Accueillir des étudiants de niveau plus hétérogène

C’est l’un des grands défis des années à venir pour l’université : parvenir à intégrer des étudiants aux profils très différents au sein de mêmes formations. Face à cet enjeu majeur, la digitalisation des formations peut, là encore, être d’un soutien précieux. Elle permet en effet la mise en place de parcours personnalisés et, ainsi, d’adapter les apprentissages au niveau de chaque étudiant.

Certaines filières leur proposent par exemple de s’autoévaluer grâce à des quizz. Leur réussite conditionne le passage à une nouvelle séquence. En cas contraire, ils reçoivent une capsule vidéo pour retravailler le cours et mieux l’assimiler.

Certains établissements répartissent également les étudiants entre présentiel et distanciel en fonction de leur niveau. À l’université d’Angers, les inscrits en première année de la faculté des sciences et de la faculté des lettres, langues et sciences humaines bénéficient de la « différenciation pédagogique en expression écrite et orale, explique le rapport de l’IGESR. Les étudiants repérés comme étant les plus avancés travailleront en autonomie, à distance, à partir de capsules numériques pendant que les plus fragiles continueront à venir en cours dans des groupes à effectifs moins importants avec un soutien enseignant plus individualisé. »

L’un des grands défis à venir : intégrer des étudiants aux profils très différents au sein de mêmes formations.

 

Développer des innovations pédagogiques

De nombreux outils digitaux peuvent être aujourd’hui déployés pour améliorer l’offre pédagogique. Une source de valorisation pour l’établissement et de performance dans l’accompagnement des étudiants.

Des travaux pratiques numérisés sont par exemple mis en place dans certains établissements. C’est le cas à l’université d’Angers qui a déployé « une plateforme d’expérimentation animale virtuelle qui offre aux étudiants concernés la possibilité d’avoir accès virtuellement à une animalerie et un laboratoire et d’y effectuer toutes les activités d’analyse », indique le rapport de l’IGESR.

Des solutions d’analyse de l’apprentissage (learning analytics) peuvent par ailleurs permettre aux équipes pédagogiques de suivre avec attention l’acquisition des compétences et connaissances par les étudiants et d’adapter en conséquence leurs interventions.

Enfin, autre atout : le numérique peut faire évoluer le travail au sein des équipes de formateurs : « il représente une opportunité pour développer d’autres modalités d’enseignement et rendre plus collective la production des ressources pédagogiques ».

Adapter les étudiants à leur futur environnement professionnel

La transition numérique est à l’œuvre depuis déjà plusieurs années dans l’univers professionnel. La digitalisation des échanges et l’automatisation de certains process s’accélèrent et le travail hybride s’est développé à vive allure depuis la pandémie de Covid-19.

L’un des objectifs principaux des établissements d’enseignement supérieur est donc d’« acclimater » les étudiants, en les « outill[ant] avec les systèmes et procédés numériques qui constituent aujourd’hui et constitueront demain leur environnement professionnel et personnel », souligne le rapport de l’IGESR. Il s’agit également de développer leur capacité d’adaptation grâce au numérique, une compétence douce (ou soft skill) aujourd’hui particulièrement recherchée par les entreprises.

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