La France s’est engagée dans la transformation numérique du système de santé depuis plusieurs années. En 2012, le plan « Ma santé 2022 » a fixé des objectifs ambitieux en matière de numérique en santé. Depuis 2019, et pour combler un certain retard par rapport à ses voisins européens, la France s’est en outre dotée d’un autre outil : la doctrine du numérique en santé.
Une feuille de route et un espace d’échange
La doctrine du numérique en santé est en quelque sorte une feuille de route ouverte dont les options et les partis-pris servent des objectifs clé comme :
- le développement de l’interopérabilité des systèmes d’information de santé, afin de faciliter le partage des informations entre les professionnels de santé.
- la mise en place de solutions numériques pour favoriser la coordination des soins, notamment entre les professionnels de santé libéraux et les établissements de santé.
- le développement de l’accès des patients à leurs données de santé, afin de leur permettre de mieux comprendre leur état de santé et de participer à leur prise en charge.
Ce document de référence définit le cadre général de la transformation numérique du système de santé en France. Publiée par l’Agence du numérique en santé (ANS), cette doctrine est ouverte, comme un espace d’échange et de débat pour définir les objectifs et les principes des usages digitaux intégrés au système de santé en France. La doctrine 2023 a été ouverte à débat entre le 22 novembre et le 17 décembre.
Le programme Care pour soigner la cybersécurité
Améliorer la qualité et la sécurité des soins grâce à l’e-Santé, simplifier les parcours de santé et contribuer à promouvoir la prévention en matière de santé, c’est le sens de la doctrine depuis son origine.
La quatrième édition ne déroge pas à la règle mais, parce que la doctrine du numérique en santé est un document évolutif, qui est régulièrement mis à jour pour tenir compte des évolutions technologiques et des besoins du système de santé, la version 2023 prévoit des efforts significatifs pour renforcer la sécurité.
Vers une gouvernance partagée et plus de coopération au sein de l’écosystème de santé.
Les programmes Care (pour Cybersécurité Accélération et résilience des établissements) et HospiConnect, qui visent à accompagner les établissements de santé face aux risques cyber et à sécuriser l’identification électronique des professionnels de santé, sont reconduits et renforcés.
La nouvelle édition met par ailleurs en exergue la nécessité de mettre en œuvre une gouvernance partagée et souligne l’importance d’une coopération entre tous les acteurs de l’écosystème de la santé numérique.
SASN, Pecan, CPS, BSP… En clair : l’accélération !
Pour accélérer encore l’adoption du numérique, la doctrine prévoit par ailleurs la mise en place d’appels à projets de la Stratégie d’accélération Santé numérique (SASN) pour enrichir les ressources existantes, notamment dans la prise en charge anticipée des dispositifs médicaux numériques (Pecan).
Une nouvelle carte pour les professionnel de santé.
Le programme Sentinelle vise quant à lui à favoriser l’adoption des nouveaux usages issus de la vague 1 du Ségur du numérique en santé. Enfin, la section de l’identification électronique des professionnels liée à Pro Santé Connect intègre de nouveaux dispositifs et une nouvelle carte de professionnel de santé (CPS).
Le calendrier de mise en œuvre du Bouquet de services aux professionnels (BSP) semble également se préciser, marquant une avancée notable dans la concrétisation de ces services.
Vous aussi, vous souhaitez consulter la Doctrine du numérique en Santé 2023 et même y contribuer ? N’hésitez pas !