Selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, le nombre d’entrées en bibliothèque universitaire en 2021 s’établit à 34,8 millions d’entrées contre plus de 72 millions en 2019. La cause de ce déficit de fréquentation ? La transformation digitale des bibliothèques universitaires.
Les étudiants, les chercheurs, les équipes internes, tous tirent avantage de la numérisation des fonds documentaires. Cette révolution numérique modifie profondément la manière dont ces publics accèdent à l’information, interagissent avec les ressources et mènent leurs recherches.
La France compte 15 500 bibliothèques publiques, dont 550 BU donnant accès à près de 50 millions de documents imprimés.
Une collection accessible de jour comme de nuit
L’une des avancées les plus notables liées à la transformation numérique des bibliothèques universitaires, c’est bien l’accès à distance aux ressources. Les étudiants et les chercheurs peuvent désormais explorer les vastes collections depuis le confort de leur domicile ou de leur laboratoire, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit (le rêve des adeptes du travail de dernière-minute et des habitués de la nuit blanche) ! Cette accessibilité accrue abolit les barrières géographiques et permet aux BU de répondre aux attentes et aux besoins d’un public mondial.
Cet accès digitalisé à la connaissance simplifie considérablement la recherche d’information. En effet, une fois numérisées, ces ressources peuvent être plus facilement identifiées grâce aux technologies d’indexation, aux moteurs de recherche et aux bases de données en ligne.
Il est possible de déployer des moteurs de recommandation, en vue de suggérer des ressources adaptées à chaque usager.
Le Netflix de la documentation !
L’actualisation en temps réel des fonds documentaires est un autre bénéfice majeur. Dès leur numérisation et leur référencement dans les bases de données, ces ressources sont instantanément consultables, sans limite de disponibilité, contrairement aux documents physiques dont la consultation pouvait parfois virer au casse-tête pour les étudiants.
Enfin, les bibliothèques numériques peuvent envisager d’offrir des services personnalisés. La collecte et l’analyse des données d’utilisation des ressources numériques permettent en effet de mieux comprendre les besoins des utilisateurs. Ce faisant, il est même possible de déployer des moteurs de recommandation, en vue de suggérer des ressources pertinentes et adaptées à chaque usager.
Vers des réseaux interbibliothèques étendus
Numérisées, les ressources des BU peuvent être plus aisément mutualisées entre les académies. Une réalité qui n’a rien d’anecdotique, à l’heure où le travail collaboratif est une attente forte des étudiants comme des enseignants, au service du partage de connaissances.
Les bibliothèques peuvent ainsi collaborer sur des projets de numérisation, créer des consortiums pour l’achat de licences de bases de données et participer à des réseaux de prêt interbibliothèques numériques. Cette coopération renforce la recherche interdisciplinaire et internationale.
Moins de rayons, moins de coûts
Alors que nous sommes tous confrontés à l’enjeu de la sobriété tant environnementale qu’économique, la numérisation des collections offre aux BU la perspective d’une économie d’espace considérable.
Oubliez les rayonnages déformés par le poids des volumes et collections. En se libérant des rayonnages linéaires, les BU peuvent affecter ces nouveaux espaces pour d’autres usages, comme des lieux d’échange et de débats par exemple.
Les documents physiques, notamment les plus anciens (et souvent les plus précieux), sont protégés des interactions humaines.
Plus trivialement, moins d’espace de stockage, ce sont aussi moins de coûts d’entretien des collections physiques. Les coûts associés au stockage, à la préservation et à la gestion des documents physiques étant réduits, il est possible de réallouer ces ressources budgétaires vers d’autres besoins ou de faire face à l’inflation.
Enfin, il faut signaler un autre avantage incontournable : la durabilité des documents. Préservés des contacts physiques, moins manipulés, les documents physiques, notamment les plus anciens (et souvent les plus précieux), sont protégés des interactions humaines.
La numérisation des BU est une entreprise de longue haleine, mais elle ouvre la voie vers une pérennisation des ressources documents et un accès plus large et plus inclusif à la connaissance !
Une réponse
Dans quelle mesure la numérisation des bibliothèques universitaires doit-elle s’accompagner d’une préservation des supports physiques ?