Ils ont été progressivement installés dans certaines salles de classe depuis les années 2000. Les TBI – Tableaux Blancs Interactifs – remplacent peu à peu les bons vieux tableaux noirs (en réalité vert foncé) qui équipent depuis des décennies les maîtres des écoles et les professeurs de collège et de lycée.
Les TBI font désormais partie intégrante dans le monde scolaire de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE).
Reste qu’ils sont loin de faire l’unanimité. Les avis sur les avantages et les limites de cet outil sont tranchés.
L’interactivité au cœur de l’enseignement
Parmi les avantages, on trouvera en premier lieu la notion d’interactivité. Les TBI permettent en effet aux utilisateurs d’interagir directement avec le contenu affiché, ce qui favorise l’engagement et l’attention des participants.
L’utilisation de ces outils « amène une certaine motivation chez les élèves, dans le sens où, celui-ci, permet à l’élève de prendre la posture d’acteur” indique un site d’enseignant sur le sujet. “Dans ce cas, l’élève n’est plus passif mais devient actif. De plus, l’élève présente moins de réticence à aller au tableau. En effet, en utilisant un TNI, la luminosité se porte sur le cours et non sur l’élève ».
Des présentations plus dynamiques vont donc favoriser les échanges avec les élèves, qui peuvent enrichir le contenu affiché.
L’exemple le plus frappant peut-être est l’enseignement de la géométrie. L’enseignant de mathématiques, grâce au TBI, peut déplacer les éléments graphiques dans l’espace de travail du tableau, mais aussi, et c’est un cas d’école, faire percevoir la troisième dimension des parallélépipèdes et autres sphères. Une chose tout à fait impossible avec un tableau classique.
Collaboration à distance et ressources en ligne
Et la logique d’interactivité ne touche pas que les participants en présentiel. La connectivité de ces tableaux leur permet de proposer des fonctionnalités de collaboration à distance. Plusieurs participants peuvent ainsi se connecter en ligne et interagir avec le tableau. De quoi assurer des formations hybrides (présentiel et distanciel) quand les conditions l’exigent.
Cette connectivité peut aussi être convoquée pour préparer et réaliser les cours. L’accès à des ressources en ligne – proposées par des éditeurs et/ou des enseignants – peut être réalisé directement depuis les TBI. De quoi assurer aux enseignants la possibilité de trouver et de présenter directement des informations pendant la présentation du cours.
« Mes supports, ce sont tout simplement des documents que je crée moi-même, la leçon du jour ou les exercices que je projette au tableau », témoigne Céline Nivert, institutrice d’une classe de CP dans une commune rurale, à Saint-Yrieix-les-Bois.
Au-delà de l’interactivité, les TBI permettent de projeter aux apprenants des visuels attrayants. La présentation de graphiques, vidéos et images améliore la mémorisation des cours et leçons.
Surtout que les fonctionnalités d’enregistrement et de partage de contenu des TBI renforcent d’autant plus ces possibilités.
Ainsi, en fin de cours, il est souvent possible d’enregistrer le contenu affiché sur le TBI, afin de revoir la présentation plus tard et/ou de la partager avec d’autres personnes.
Un autre avantage est la facilité d’utilisation de ces outils. Certes, la partie configuration est parfois délicate à réaliser (nous y revenons plus bas dans cet article). Mais une fois l’engin paramétré, les TBI sont d’une utilisation intuitive. Mieux, si ils fonctionnent avec des stylets dédiés, la plupart d’entre eux sont manipulables avec les doigts pour écrire ou dessiner sur l’écran.
La bonne utilisation d’un tableau interactif nécessite une formation initiale pour les enseignants.
Des avantages qui appellent des investissements
Malgré les avantages listés ci-dessus, les TBI font également face à quelques critiques.
Au premier titre, on trouvera le coût. L’achat et l’installation d’un TBI peut représenter un budget de plusieurs milliers d’euros qui constitue souvent l’obstacle numéro un pour la plupart des organisations.
Vient ensuite le besoin de formation. Bien qu’intuitifs, les utilisateurs doivent souvent être formés à l’utilisation des TBI pour en tirer pleinement parti, surtout lorsqu’ils utilisent des fonctionnalités avancées.
« La bonne utilisation d’un tableau interactif nécessite une formation initiale pour les enseignants afin que son usage s’avère optimal et constructif », mentionne un site professionnel dédié au sujet. « Dans un premier temps les enseignants peuvent être formés par des pairs (autres enseignants) utilisant déjà cet outil dans leurs classes. Cette transmission permet un partage des connaissances et compétences sur l’outil qui se révèle être un gain de temps considérable. Par ailleurs les enseignants peuvent suivre des formations initiées par l’Education Nationale afin de se voir former à l’usage du tableau interactif et des logiciels correspondants ».
“La formation au numérique doit être un axe prioritaire afin d’aider le corps enseignant à prendre en main ces nouvelles technologies et à accompagner ensuite leur propre classe dans son utilisation. Dans cette optique, les fournisseurs ont évidemment un rôle à jouer”, note également Thierry Coiffé, Public Sector Sales Director chez Dell Technologies
Faire face aux aléas de la technologie
Ensuite, la dimension technologique de ces outils entraîne parfois des problèmes techniques. Des pannes, des bugs ou des incompatibilités peuvent jalonner le cycle de vie de ces équipements.
« Il m’est arrivé de rester 10 jours sans internet, donc sans TBI dit Céline Nivert, qui utilise un TBI depuis plus de deux ans. J’ai dû refaire mes petites lignes avec ma petite règle sur le tableau, je galérais. J’avoue que je venais même au travail moins motivée, j’avais préparé mon travail sur les fourmis, en trois parties, que je devais projeter directement… mais là je n’avais plus rien à projeter ! C’est là que je me suis rendu compte que j’avais vraiment changé ma façon d’enseigner depuis l’arrivée du TBI ».
Le défaut de ses qualités en somme. Les atouts du TBI peuvent bien vite le rendre indispensable dans le cursus pédagogique. Sa maintenance doit donc être rigoureusement assurée pour assurer sa disponibilité.
Une réponse
Que l’on soit pour ou contre, la vraie question est celle de l’équipement : le nombre de TBI par élève est encore très loin des objectifs du plan numérique à l’école, et largement inférieur à celui de nos voisins européens…