C’est une nouvelle étape dans le déploiement de la stratégie numérique de l’État. En 2023, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a mis à disposition des établissements publics sous sa tutelle des plateformes digitales souveraines et respectueuses des enjeux de protection des données personnelles.
Accessibles gratuitement, ces solutions sont au service de la formation des étudiants et devront être « capables de répondre rapidement à de fortes évolutions du besoin (pandémie, crises, etc.) », explique le ministère.
C’est d’ailleurs à la suite de la crise sanitaire que ce projet a été lancé. La pandémie avait mis en lumière « l’absence de solutions de classe virtuelle souveraine », explique Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle. Les pouvoirs publics ont donc orchestré le déploiement de nouveaux outils, la maîtrise d’œuvre étant confiée au Groupement d’intérêt public France Université Numérique (GIP FUN).
Quatre plateformes ont été lancées, afin de couvrir les besoins que peuvent rencontrer les établissements d’enseignement supérieur :
- Classes virtuelles et webinaires : appuyez sur le gros bouton bleu
Premier outil proposé : le logiciel Big Blue Button (BBB), déjà bien connu et utilisé dans l’enseignement supérieur. Il permet de mener des cours en ligne et de développer les interactions entre enseignants et étudiants. Il est déployé à l’échelle nationale en open source dans un cloud souverain.
En parallèle, un autre outil est également mis à disposition des enseignants et de leurs établissements, afin de mener des webinaires ou des conférences en ligne pour un large public. « Cette solution combine l’utilisation du logiciel open source Jitsi avec l’outil de VOD développé par France Université Numérique », précise le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
- Vidéo à la demande : devenez « Podeur »
Elle est surnommée le « Youtube universitaire ». La solution Esup-Pod permet de publier des vidéos en VOD, mais aussi en direct, dans les domaines de la recherche, de la formation (tutoriels, formation à distance, rendus étudiants, etc.) ou de la vie institutionnel (vidéos d’événements). Des fonctionnalités sont proposées pour l’édition des contenus (sous-titrage, indexation, etc.).
- Tableaux de bord pédagogiques : ou plus simplement, le « TdBP »
L’enseignement à distance « prive bien souvent les enseignants comme les étudiants d’indicateurs informels qu’ils auraient eu en présentiel », explique le ministère. Comment se situe l’apprenant par rapport à sa promotion ? Les cours sont-ils bien assimilés par les étudiants ? Un Tableau de Bord Pédagogique (TdBP) permet d’y remédier. Il fournit des indicateurs précis permettant à chaque apprenant d’estimer son positionnement par rapport aux attendus de l’enseignant, et à ce dernier d’adapter ses cours en conséquence.
- Examens à distance : des contrôles plus FUN
Organiser des contrôles des connaissances en ligne représente un vaste défi. Quels outils mettre en place ? Comment s’assurer de la robustesse des plateformes techniques ? Comment garantir l’équité entre étudiants et éviter les fraudes ? Autant de questions qui se sont posées lors de la pandémie de Covid-19. Pour accompagner les établissements, le portail national FUN regroupe des retours d’expériences (fiches de procédures, guides méthodologiques) sur différentes thématiques (pédagogique, technique, administratif, juridique), mais aussi des modèles de cas d’usages d’examens types.
« Rapprocher l’enseignement supérieur de tous les territoires »
A côté de ce vaste projet de plateformes, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a également lancé depuis 2020 une autre initiative autour du digital : les campus connectés. Ce sont des tiers lieux qui « offrent la possibilité de poursuivre une formation du supérieur, diplômante ou certifiante, à distance », précise le ministère, avec pour ambition de « rapprocher l’enseignement (…) de tous les territoires ».
Les étudiants y trouvent des espaces de travail et de convivialité, les infrastructures nécessaires, mais aussi des tuteurs qui les accompagneront dans leur cursus. On comptait, en juin 2023, 87 structures de ce type en France, accueillant plus de 1000 étudiants chaque année.