« Le numérique est décisif pour améliorer la performance et l’efficacité énergétique, pour la maintenance prédictive […] Avec les capteurs sur nos trains et les voies, l’intelligence artificielle et notamment le machine learning, dans dix ans, il n’y aura plus de pannes sur notre matériel roulant ».
Cette prédiction est celle de Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, lors d’une matinée consacrée à la stratégie numérique de la SNCF, au début du mois de février. Une conviction qui s’incarne en un chiffre : 2 milliards d’euros par an d’investissement au service de la stratégie digitale de la SNCF. Bien davantage qu’un projet ou un vœu pieu, une réalité tangible qui se traduit par des réalisations qui ont un impact sur notre quotidien.
Focus sur 13 projets qui illustrent les efforts de modernisation du groupe.
« Avec les capteurs et l’IA, dans dix ans, il n’y aura plus de pannes sur notre matériel roulant »
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF
SNCF Connect : vers une mobilité plus responsable
Lancé en 2022, SNCF Connect est en quelque sorte le porte-étendard de la digitalisation de la SNCF. Pas un simple portail de réservation, ce service intégré de mobilité offre aux voyageurs la possibilité d’assurer une gestion complète de leurs déplacements. Itinéraires, gestion des billets (train, bus, transports en commun), informations trafic…. Le service évolue constamment pour renouveler intégralement l’expérience voyageurs avec, en filigrane, la perspective d’une mobilité plus responsable.
Upply : l’application de rencontre entre expéditeurs et transporteurs
Mais l’expérience usager n’est pas qu’une problématiques du marché grand public. Ainsi, avec Upply, lancée 2018, Geodis (filiale à 100 % de la SNCF), facilite la gestion du transport de marchandises en mettant en relation expéditeurs et transporteurs. Les expéditeurs accèdent à une multitude de transporteurs vérifiés, tandis que les transporteurs trouvent de nouveaux clients selon leurs conditions. Disponible dans plusieurs pays européens, son expansion prévoit un déploiement en Italie d’ici avril 2024, puis dans d’autres pays d’ici fin 2025.
5G : faire circuler aussi la data
En déployant une infrastructure 5G, SNCF Voyageurs cherche à améliorer le quotidien des agents de production. Comment ? En automatisant et robotisant les tâches de manutention les plus pénibles et en fiabilisant les process de réparation et de maintenance. Un projet ambitieux qui va impacter l’agent de production en technicentre.
ARGOS : le poste d’aiguillage augmenté
La digitalisation des coulisses de la SNCF, c’est aussi une nouvelle génération de postes d’aiguillage. ARGOS est un projet lancé par SNCF Réseau en 2018. Le principe : développer une nouvelle génération de postes d’aiguillage informatiques offrant une communication en temps réel, une réactivité accrue aux incidents et une meilleure circulation des trains. ARGOS vise également à réduire les coûts d’installation et de maintenance. Premiers déploiements en 2024 !
La SNCF investit 2 milliards d’euros par an dans le numérique.
Smart Station : des gares qui ont du jus
Le projet Smart Station est le fruit d’un partenariat entre SNCF Gares & Connexions et ENGIE Solutions. Initié en 2020, Smart Station surveille en temps réel les équipements électriques des gares. Déployé dans 650 gares, il optimise la maintenance, améliore la satisfaction client, réduit les coûts d’entretien et favorise la performance énergétique. Au cours de l’année 2024, il intégrera le suivi des consommations d’eau et la télé-opération des installations !
SDOT : services numériques sur rail
Digitaliser les gares, c’est bien. Mais embarquer la data et la connectivité dans les trains, c’est mieux. C’est l’esprit du projet SDOT (Service Digital On Train) qui offre divers services à bord des trains tels que la vidéoprotection, l’information voyageur ou le comptage pour fournir une mesure en temps réel de la fréquentation. Il améliore la sécurité, enrichit l’expérience voyageur et facilite l’exploitation pour les opérateurs. Plus de 100 rames TER sont équipées et le déploiement se poursuivra dans près d’un millier de rames qui desserviront 11 régions de France.
TNI : la computer vision anonymisée
La SNCF utilise l’IA à travers deux initiatives majeures. D’abord, le projet « TNI » (Traitement Numérique des Images) anonymise les flux vidéo des gares et des trains pour préserver la vie privée des clients, tout en analysant ces données pour adapter l’offre de trains selon les besoins. Par exemple, connaitre le nombre de passagers dans un train TER permettra de passer en simple ou double rame.
SNCF Groupe GPT : l’IA générative en phase de test
Ensuite, SNCF Groupe GPT est un outil d’IA interne qui explore les possibilités de l’IA générative pour diverses tâches comme la lecture, l’analyse et la génération de textes et d’images. Actuellement en phase de test auprès d’un échantillon de collaborateurs, il sera déployé après validation pour des missions nécessitant l’utilisation de la voix, de l’image et de la vidéo. Des parcours de prise en main de l’outil sont également prévus pour accompagner les collaborateurs dans son utilisation.
À la croisée de l’expérience collaborateur et de l’expérience voyageur, il y a l’application Trad SNCF. Elle utilise l’IA pour traduire instantanément les échanges entre agents SNCF et voyageurs dans plus de 130 langues. Les traductions sont précises et confidentielles, répondant ainsi à la mission d’accueil et d’information de la SNCF. Ce dispositif, renforcé pour les langues olympiques, sera crucial lors des Jeux Olympiques & Paralympiques de Paris 2024 !
Opti’Conduite permet de réduire la consommation d’énergie jusqu’à -12% tout en respectant les horaires.
Opti’Conduite : des horaires respectés avec moins d’énergie consommée
La SNCF mise également sur le digital pour améliorer la performance énergétique de ses infrastructures. C’est le cas notamment avec Opti’Conduite, un logiciel d’aide à l’écoconduite conçu et développé par un ancien conducteur de train. Il calcule la vitesse optimale pour réduire la consommation d’énergie jusqu’à -12% tout en respectant les horaires. Déployé chez 12 000 conducteurs, il réduit les coûts énergétiques, améliore la ponctualité et prolonge la durée de vie des trains.
Patterns CO2 : l’empreinte carbone des déplacements à l’échelle d’un territoire
Parallèlement, le projet Patterns CO2 (développé par Keolis, filiale de la SNCF) utilise les données GPS des smartphones du grand public pour suivre en temps réel l’empreinte carbone des déplacements sur un territoire. L’objectif ? Fournir aux Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) une vision globale des émissions de toutes les formes de mobilité (transports en commun, voiture individuelle, vélo, marche à pied) avec un outil à même de mesurer et suivre l’empreinte carbone globale de tous ces déplacements réalisés au sein de leur territoire.
Capgreen : calculer les émissions évitées grâce au train
Il faut également signaler Capgreen, une solution qui collecte des données sur les trajets des passagers, et grâce à l’intégration du calculateur Ecotransit, convertit ces données en équivalent CO2. Ce qui permet ensuite d’évaluer les émissions évitées par rapport à un transport routier.
Mon e.Carbone : un usage plus responsable du numérique
Enfin, pour accompagner ses collaborateurs, la SNCF a développé Mon e.Carbone. Cette application contribue à sensibiliser les équipes aux enjeux environnementaux en leur permettant d’établir leur bilan environnemental numérique, mais les incite également à le réduire, en réduisant par exemple leurs volumes de données stockées.