Le cloud constitue un des piliers IT des organisations. Selon le cabinet IDC, c’est plus d’un tiers des dépenses en 2023 qui y sera consacré au niveau mondial. Et si le cloud occupe une telle place dans les budgets IT, c’est d’abord du fait de sa diversité.
Le cloud est pluriel au point que l’analyste qualifiait déjà 2021 d’année du multicloud. Quelques chiffres traduisent cette réalité : 92 % des organisations s’appuient sur plusieurs plateformes clouds pour leurs services IaaS et PaaS, dont 66 % disent faire appel à 3 fournisseurs ou plus.¹
La complexité source d’inefficacité
Si l’infrastructure on premise reste majoritaire dans les stratégies de modernisation applicative du secteur public, 65 % des décideurs de collectivités locales affirment que l’intérêt de leur organisation pour le cloud va se renforcer d’ici 2024. La tendance à l’hybridation se confirme donc également dans les administrations. Car si le cloud public séduit par son agilité et sa simplicité, il ne pourra accueillir 100 % des applications, que ce soit pour des questions de coûts, de conformité ou de sécurité. Et le cloud privé n’est pas non plus exploité de manière monolithique. Plusieurs environnements cohabitent souvent avec des cloud privés sur site ou hébergés.
Les aménagements sont donc divers et cette hétérogénéité démontre la volonté des organisations d’orchestrer au mieux leur parc applicatif et leurs usages en fonction des avantages et limites de chaque plateforme. Dans les faits, force est de constater que l’adoption du cloud a néanmoins suivi une trajectoire plus ou moins managée, résultante de choix plus ou moins assumés.
Seules 5 % des organisations auraient réussi à mettre en place un cloud cohérent.
Tout d’abord, beaucoup de services cloud ont été déployés directement par les utilisateurs, en dehors de toute concertation avec la direction informatique. Ensuite, la DSI elle-même, poursuivant son objectif d’utiliser le service le plus adapté à chaque besoin, a pu souscrire à des offres qui, quand bien même elles présentaient de la valeur, impliquent par la suite un management, des outils et des compétences spécifiques.
Cette imbrication de systèmes est dès lors synonyme de contraintes et de pertes d’efficacité. D’après une étude du cabinet ESG, seules 5 % des organisations auraient réussi à mettre en place un cloud cohérent.
Les deux critères clés du multicloud
La première étape à mener pour les administrations centrales et les grands ministères consiste donc à injecter de la maîtrise et de la cohérence dans leur cloud. Ils peuvent dans un premier temps s’appuyer sur la doctrine de l’État dans ce secteur, « Cloud au Centre », pour choisir le modèle de cloud adapté à leur usage.
Mais une stratégie d’hybridation reposera également sur des arbitrages opérationnels pour répondre aux enjeux spécifiques en termes de sécurité, de compliance, de coûts et de performance. Et cela suppose d’orchestrer les interactions entre les différents systèmes et les applications, qu’elles soient traditionnelles ou cloud natives.
Deux critères clés doivent être pris en compte pour bâtir une stratégie multicloud cohérente : interopérabilité et réversibilité. Les systèmes doivent pouvoir communiquer entre eux de manière native et permettre le rapatriement ou la migration des workloads en cas de besoin. Ce afin d’éviter tout phénomène de lock-in, mais aussi de permettre une gestion unifiée des ressources réparties sur les différentes plateformes.
Avec une capacité transverse d’administration, vous pouvez positionner vos applications sur l’hébergement adapté vos besoins.
Une fois doté de cette capacité transverse d’administration, vous avez dès lors la possibilité de positionner vos applications sur l’hébergement qui correspondra réellement à vos besoins, à l’instant T mais aussi dans le temps. Car ces besoins ne sont pas figés et il peut par exemple être intéressant de rapatrier au bout de quelques années certaines données sur un cloud moins coûteux, lorsque celles-ci deviennent moins utilisées et moins critiques.
Le fait d’avoir une visibilité globale sur l’ensemble des clouds permet également d’éviter les instances fantômes qui restent ouvertes et consomment des ressources alors qu’elles ne sont plus utilisées. Les DSI ont tout intérêt à surmonter les défis inhérents au multicloud ! Avec une gestion cohérente, la réduction moyenne des coûts pourrait atteindre près de 20 % et les pannes pourraient diminuer de 30 %.
¹Managing Multicloud Complexity: Customer Insights, IDC, October 2022